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  • Jennyfer Rubio

LA PHOTO SCOLAIRE COMME VOUS NE L'AVEZ JAMAIS VU



Si vous me suivez sur les réseaux, alors vous savez qu’il y a quelques mois de cela, je me suis lancée dans une nouvelle aventure. Aventure qui, comme je m’y attendais, m'a fait totalement sortir de ma zone de confort. Cette aventure dont je vous parle n’est autre que la photographie scolaire. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette dernière n’a absolument rien à voir avec les autres séances photos.


J’ai eu l’occasion de me rendre dans de nombreuses écoles et de photographier beaucoup d’enfants ces derniers mois. Aujourd’hui je vais partager avec vous ce qu’est une matinée dans une école maternelle pour une photographe scolaire.


Matériel, préparation, organisation avec les écoles et surtout, relation avec les enfants, je vous raconte tout dans cet article.


PHOTOGRAPHE SCOLAIRE : LA PRÉPARATION


Dimanche soir :

Je fais un check-up de mon matériel : tout est prêt et en état de fonctionnement. Les cartes mémoires sont formatées et les batteries sont chargées.


Je fais aussi un petit tour sur google maps pour vérifier que l’adresse que j’ai est la bonne et, par la même occasion, j’en profite pour repérer les places de parking à proximité.


Mon matériel est prêt et j’ai repéré l’école sur google maps, je suis donc prête pour demain.


Lundi :


7h30 : je charge tout mon matériel dans la voiture et je pars en direction de l’école. Même si aujourd’hui je ne vais pas très loin, je préfère partir un peu plus tôt pour avoir une chance d’avoir une place de parking à proximité de l’école. Vu tout le matériel que j’ai, mon dos me remerciera de ne pas être garée trop loin. De plus, je dois être à l’école à 8h15 maximum et c’est l’heure de pointe donc pas de temps à perdre.


8h : me voilà devant l’école maternelle, je me présente à la responsable de l’établissement et je lui demande où m’installer pour réaliser les prises de vues. Par chance, aujourd’hui j’ai une salle de classe rien que pour moi. Cerise sur le gâteau, la directrice a même pris soin de mettre les tables sur le côté pour que j’aie plus d’espace. Je ne manque pas de la remercier car elle me fait gagner un temps précieux.


Je prends l’exemple d’une école où j’ai eu beaucoup de chance mais ce n’est pas toujours le cas. Bien souvent, nous devons nous adapter et trouver un petit coin où nous installer. Il nous arrive parfois de devoir déménager une pièce entière pour pouvoir mettre notre matériel en place ou encore de devoir réaliser les photos dans un couloir ou dans le hall d’entrée, qui est souvent assez passant.


Il me faut environ quinze minutes pour m’installer. Je commence par placer le fond, puis les flashs déportés, la valise sur laquelle les enfants vont s’asseoir et je termine par les réglages de l’appareil photo.


Me voilà prête ! Je le fais savoir à la directrice afin qu’elle m’envoie les classes. Ce matin j’en ai cinq à faire passer, soit environ cent trente élèves alors il ne faut pas traîner.


L’ARRIVÉE DES ENFANTS


8h30 : Une classe de petites sections arrive et vingt-six petits bouts se présentent devant moi. Si certains d’entre eux attendent la photo de classe avec impatience, pour d’autres au contraire, c’est une véritable épreuve.


La maîtresse les fait asseoir et je leur demande, en m’adressant à eux de manière générale, s’ils vont bien et s’ils sont contents de faire la photo. C’est leur première photo scolaire et ils sont impressionnés, tant par moi qu’ils ne connaissent pas, que par tout le matériel installé dans la pièce alors je prends une petite minute pour leur parler avant de les photographier.


Les enfants passent un par un devant l’objectif. Je dois aller vite car ils sont nombreux et à cet âge-là rester


assis sans bouger est très difficile. Autant pour ceux qui se font photographier que pour ceux qui attendent.


Alice passe la première. Elle est assez timide et très impressionnée par les flashs. Je l’installe devant le fond en vérifiant qu’elle a bien enlevé son cache-cou et que ses cheveux ne cachent pas son visage. En même temps, je lui demande comment elle s’appelle et je lui indique que, tout comme elle, j’aime beaucoup la reine des neiges (qu’elle avait sur son t-shirt).


Grâce à ces quelques mots échangés, elle est plus détendue, mais ce n’est pas encore ça. Je m’arme donc de tous les “bou”, “gili gili” , “saucisse” et “cornichon” possible pour qu’Alice me fasse son plus beau sourire. Par chance deux prises suffisent alors je peux passer rapidement au suivant.


Liam arrive et il n’est pas seul, son frère Nathan est avec lui. Ce n’est donc pas un, mais deux petits garçons que je place sur la valise pour leur tirer le portrait. Nathan est fan de spiderman et pendant que j’installe son frère, il me fait voir comment il fait pour tirer des toiles d'araignée avec ses mains. Les deux garçons sont en place et, après m’être battu avec la mèche rebelle de Liam, je peux enfin appuyer sur le bouton de l’appareil photo.


Je vérifie rapidement la photo : l’un tire la langue et l’autre imite spiderman, même si je trouve la photo très drôle je ne suis pas sûre que leurs parents soient du même avis. Je reprends : “Les garçons vous êtes prêts ? alors on ne bouge plus, on met bien les mains sur les jambes et à trois on dit …. OUISTITI”. Toute la rue les a entendu crier “ouistiti” mais la photo est bonne alors …. suivant !


Jules arrive complètement apeuré. Même s’il faut aller vite, je dois comprendre ce qui lui fait peur, sinon je n’arriverai pas à le photographier. Il me dit que ce sont les flashs qui lui font un peu peur alors je lui propose qu’on les déclenche ensemble. Je m'assois à côté de lui et je lui dis “à trois on appuie sur le bouton. Prêt ? 1,2,3 ...” et les flashs se déclenchent, ce que Jules a finalement trouvé très drôle. Je peux maintenant le prendre en photo sans problème. Dix secondes plus tard, son portrait est dans l’appareil et il est de retour à côté de ses camarades.


C’est ainsi que s'enchaînent les enfants, classe après classe.


Petite parenthèse pour les parents :

Parfois, même avec la meilleure volonté du monde et l’aide des maîtresses, certains enfants sont trop stressés, agités ou grognons pour sourire. C’est pour cela qu’il est important que vous les prépariez et que vous les mettiez dans de bonnes conditions dès la veille de la photo. Choisissez leurs vêtements avec eux, expliquez-leur comment va se passer la matinée et, si vous le pouvez, montrez leur ce qu’est un appareil photo. Dites-leur également que vous serez très heureux d’avoir une photo d’eux avec un beau sourire et ils feront l’effort de le faire pour vous.


L’APRÈS PHOTOS


11h30 : Ça y est, tous les enfants sont passés. C’était sportif mais nous avons réussi à faire passer tout le monde dans les temps. Je fais un point rapide avec la directrice pour m’assurer qu’il ne reste plus de photos à faire avant de tout ranger. Ensuite, je démonte tout mon matériel et je prends soin de rendre la salle comme je l’ai trouvée : propre et rangée.


12h00 : me voilà rentrée, je décharge immédiatement les photos sur mon ordinateur et je les envoie au studio photo. Mon travail est désormais terminé mais le plus gros reste à faire.


Pour les photos scolaires, je ne m’occupe pas de toute la partie post-traitement (retouche photos) mais c’est un travail colossal. Une fois les photos réceptionnées il faut les trier, les retoucher, les trier de nouveau, créer les pochettes et les envoyer aux écoles le tout dans des délais très courts.


RETOUR D'EXPÉRIENCE


Je vous mentirais si je vous disais que la photographie scolaire est ce que je préfère, néanmoins c’était une expérience formidable que je renouvellerais avec plaisir. En trois mois, j’ai beaucoup appris techniquement et ma capacité d’adaptation a été mise à rude épreuve. Je suis complètement sortie de ma zone de confort et ça n’a été que bénéfique. La photographie scolaire est vraiment un métier à part entière que je suis ravie d’avoir découvert. Je remercie d’ailleurs le studio Osedis d’avoir pris le temps de me former.


J’en profite également pour dire que les instituteurs et institutrices font un travail absolument formidable. Gérer autant d’enfants, tous les jours et toute la journée … c’est énorme ! De l'extérieur, on ne se rend vraiment pas compte de toute la charge de travail qu’ils ont à fournir. Il n’y a pas de pause avec les enfants, encore moins en maternelle, c’est du non-stop de 8h30 à 16h30, alors Bravo et Merci à tous ces hommes et ces femmes qui s’occupent de nos enfants chaque jour.


Pour terminer, un petit mot aux parents. N’oubliez pas que plus tard, peu importe la tête qu’ils font sur leur photo de classe, vos enfants seront, tout comme vous, heureux de revoir leurs photos scolaires. Qu’elles soient parfaites où non car le souvenir lui le sera.


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